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Cissus gongylodes (Baker) Burch. ex Planch., 1887

984122

BIBLIO
NOTES
Date de publication : Monogr. Phan., 5(2): 550-551. 1887 [10/1887, fide TL-2, 978].
Statut biogéographique : En Guyane française, la présence de Cissus gongylodes (Baker) Burch. ex Planch. 1887 n'a pas été complètement confirmée mais divers éléments suggère fortement qu'elle y est traditionnellement cultivée par les Amérindiens. Dans une communication personnelle de 1981, P. Grenand indique à B. Descoings (J. Bot. Soc. Bot. Fr., 53: 42-43*. 2011) la présence d’un Cissus semi-cultivé par les Wayampis de Trois-Sauts à des fins propitiatoires, dénommé localement ‘mère du Manioc’, il favoriserait la croissance de ce dernier. Ses tiges sont localements renflées en tubercules. Grenand rapporte aussi que des Cissus du "même type" sont présents chez les indiens Kayapo et Gavioes du sud Pará (à ce sujet voir notamment Kerr, Posey & Wolter f., Acta Amazon. 8(4): 702-705. 1978). A la suite d'une longue discussion, Descoings l’identifie provisoirement comme C. erosa.
Concernant l’identification probable de ce taxon comme C. gongylodes, voir les intéressants commentaires de J.A. Lombardi (Can. J. Bot., 85: 715-717. 2007): "Widely distributed in South America, C. gongylodes was probably cultivated and distributed by the native Indians. The use of leaves and fruits for food by Brazilian Kayapós is reported (Phillips 1991). Also suggestive of an introduced origin is the apparent lack of sexual reproducion in the plants growing in southeastern Brazil: fruits were never found there, while they are commonly collected in the Amazon Basin. Populations in the Amazon Basin and southeastern Brazil are being sampled for a future study on possible genetic differences."
     Références : Descoings (2011)
Statut biogéographique : ----------------------------------------------------------------------------------------
* "Au C. erosa, on peut, semble-t-il, rapporter des échantillons recueillis par des anthropologues à Trois Sauts sur l'Oyapock, en Guyane française.
- Haxaire n°683. Trois Sauts, abatti Alasuka 75, nom vernaculaire "Mani" (Wayãpi), mère du manioc. 22-08-1975. (CAY [CAY072595]).
Le descriptif joint "h 2,50 m. diam; 2 cm éc. gris clair... pédoncule lie de vin. fruits très gros à maturité vert..." ne permet pas une interprétation.
La tige de l'échantillon présent un très fort épaississement allongé à partir d'un noeud.
- Grenand n°1954. Indication de localité sur une carte jointe. Nom vernaculaire "Mani" (Wayãpi), mère du manioc. 10-11-1980 (CAY [CAY010596]). [feuilles].
Un long descriptif de l'appareil végétatif est donné, qui concorde avec les caractères de C. erosa. L'un des éléments des deux planches d'herbier examinées permet de rapporter ce matériel à C. erosa.
D'autres informations fournies sont intéressantes:
"Plante volubile à tige souple et herbacée. Les tiges principales sont absolument rectangulaires, les jeunes subcylindriques. Les entre-noeuds se dilatent et ressemblent à des tubercules à peau gris-brun." Ceci est confirmé par l'observation faite sur le spécimen ci-dessus Haxaire n°683.
"Cette plante n'a jamais été observée en fleurs ou en fruits ni par les Wayãpis, ni par nous". D'après les indications du spécimen Haxaire n°683, la plante fleurit et fructifie pourtant, puisque la couleur du fruit (jeune sans doute) est donnée.
Une correspondance du collecteur, P.F. Grenand, datant de 1981, apportent d'autres indications:
"La plante ... est bien une vitacée, semi-cultivée par les indiens Wayãpi du Haut-Oyapock à des fins propitiatoires: elle favorise la croissance du manioc, d'où son nom de "mère du manioc". A certains endroits des tiges, il y a hypertrophie, la peau devient grisâtre brillante et parsemée de lenticelles. A la coupe on observe une masse amylacée jaunâtre. Par ailleurs, la plante n'a jamais été observée fertile dans la région. Récemment des Cissus de ce type ont été observées au sud de l'Etat de Para par des anthropologues chez les indiens Kayapo et Gavioes; chez ces ethnies les tiges renflées étaient consommées."
Ces échantillons et ces observations posent évidemment plusieurs problèmes: en premier lieu, la nécessité de confirmer l'identification de l'espèce à partir d'un matériel plus abondant et si possible fleuri ou fructifié, en deuxième lieu l'origine des renflements observés sur les tiges, et, enfin, l'usage qui est fait de cette plante plusieurs ehtnies (consommation des tiges renflées, semi-culture à caractère propitiatoire).
Le renflement des tiges fait penser au Cissus tiliacea Kunth (= C. tuberosa DC.) du Mexique. Chez cette espèce, volontiers classée comme plante succulente, les tiges peuvent s'épaissir fortement et se renfler au contact du sol donnant des sortes de boudins grisâtres. Lorsque c'est la base des tiges qui enfle, on peut observer de petits faux caudex."
[B. Descoings, J. Bot. Soc. Bot. Fr., 53: 42-43. 2011].

DIFFUSION

Première diffusion v15.0