Statut biogéographique : L'unique donnée de Juglans de Guyane française (et plus généralement des Guyanes et d'Amazonie) est une collecte de A. Lemée, dont la localité précise est inconnue et dont il ne restait plus, après la seconde guerre mondiale, que 3 fruits (feuilles et étiquettes supposées perdues!). C'est Bremekamp qui a le premier reconnu ces fruits comme ceux d'un Juglans sp. Dans sa flore de Guyane française (vol. 1, 1955), Lemée a ensuite cité cette collecte sous J. brasiliensis Dode 1909 mais de manière plutôt théorique et avec d'importantes réserves. Dans les additions du vol. 4 (Lemée 1956), Lemée a indiqué que les fruits, examinés par W.E. Manning, n'étaient finalement pas ceux de J. brasiliensis, et que, selon ce spécialiste, les noix ressemblaient "à la noix de J. nigra et à une noix recueillie en Bolivie dont le nom est encore incertain [i.e. J. soratensis W.E.Manning 1960]; il peut encore être semblable à celui de J. columbiensis du Venezuela [i.e. J. venezuelensis W.E.Manning 1960] quoique les noix que j'en connais soient différentes et il peut provenir aussi d'une espèce nouvelle". Dans sa monographie des Juglans de la région néotropicale, et sous J. venezuelensis, Manning a exposé ses observations issues de l'examen de deux des trois noix de Lemée. Il a ainsi indiqué qu'elles semblaient provenir de deux collectes distinctes. L'une évoquait plutôt J. nigra L. 1753 (ou J. soratensis [Bolivie, La Paz]) et pourrait donc provenir d'un arbre cultivé. L'autre évoquait J. venezuelensis (ou J. jamaicensis C.DC. 1864). W.E. Manning conclut que ces deux fruits pourraient correspondre à une ou deux espèces, indigènes ou cultivées, ou même à un hybride. Finalement, et devant tant d'incertitudes, la question la plus importante est sans doute de savoir si ces trois noix avaient bien été collectées en Guyane française... Toutes les hypothèses restent ouvertes! Notons qu'on ne sait pas où se trouvent actuellement les trois noix "guyanaises" de Lemée.

Taxonomie : Voir par exemple la synthèse assez récente de Stone et al. (J. Torrey Bot. Soc., 136(1): 1-25. 2009).