Taxonomie : D'après G. Léotard (obs. pers., c. 2012):
"
Caperonia castaneifolia
présente une variabilité morphologique déconcertante que ce soit à
niveau global sur l’ensemble de son aire ou à un niveau local comme en
Guyane française. Cette importante plasticité phénotypique est
certainement en grande partie induite par l’écologie. Si les formes
extrèmes semblent parfois bien typées, l’étude de grande série
d’exsiccata montre que de nombreux intermédiaires viennent en obscurcir
les limites. En fait, en dépit d’une très grande variation
éco-morphologique, il semble bien qu’une seule espèce ne soit à retenir
au sein de ce groupe complexe des
Caperonia à feuilles étroites.
La plupart des auteurs récents se sont d’ailleurs rallier à cette
position et synonymisent de nombreux binômes sous
Caperonia castaneifolia.
Sur notre territoire, deux grands groupes de plantes ont fréquemment été distingués :
a-
une forme très robuste (flles 5-12 x (0,8-)1,5-2,5(-3,5) cm, tige très
épaissie : diamètre 5-15 mm), inféodée aux savanes tremblantes où elle
se développe essentiellement sur les radeaux flottant d’
Echinochloa polystachya. Cette forme, connue des marais ceinturant la montagne de Kaw, a très généralement été déterminée par erreur comme
Caperonia palustris.
b-
une forme gracile (tige peu fistuleuse : diamètre 1,5-3 mm), à flles
linéaires, très fines et courtes (5-7 x 0,2-0,6 cm), et à port
rappellant celui de
Turnera guianensis avec qui elle pousse
généralement. Elle est inféodée aux faciès à buttes de savanes herbacées
à arbustives, et pousse typiquement dans les interstices hydromorphes
ménagés entre les touradons. Cette forme, connue de quelques savanes
entre Kourou et Sinnamary, a généralement été déterminée comme
Caperonia stenophylla Müll. Arg..
En
fait de nombreux intermédiaires existent entre ces deux extrèmes et ils
constituent la majorité des collectes de Guyane française. Ces
intermédiaires morphologiques se retrouvent dans des conditions
écologiques diverses : grands pripris à Eleocharis, bas-fonds de savanes
hydromorphes, fossés,… Enfin notons que quelques rares populations ont
été trouvées en milieux profondémment perturbé. Ces plantes croissant en
milieu riche acquièrent alors une morphologie typiquement rudérale :
port nettement ramifié, plante plus abondamment feuillée, feuilles plus
larges, tiges moins fistuleuse, fructification abondante…."
Notons
néanmoins les observations de Hervé Galliffet
(http://www.lachaussetterouge.fr) qui semblent en faveur de la
reconnaissance de deux espèces dans les savanes (voir sous
Caperonia castaneifolia et sous
C. stenophyllla?).