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[ Mot de passe perdu ]


Lecythis zabucajo Aubl., 1775

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BIBLIO
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
NOTES
Date de publication : Hist. Pl. Guiane, 2: 718-721, t. 284, 285.14-20, 288. 1775 [06-12/1775, fide TL-2, 206].
Description originale : 4. Lecythis (Zabucajo) foliis lanceolato-oblongis; acuminatis, fructu magno, nucleo eduli. (Tabula 288.)
Zabucajo. Pis. Hist. Bras. lib. IV. pag. 63 [Med. Bras., 65-66. 1648; voir aussi Marcgr., Hist. Rer. Nat. Bras. 128. 1648].
Jaçapucaïo. Pis. Hist. Bras. ed. 1668. pag. 135.
Arbor trunco sexaginta-pedali, ad summitatem ramoso; ramis undique sparsis; ramulis foliosis. Folia alterna, ovato-oblonga, acuta, glabra, rigida, integerrima, petiolata. Flores racemosi, pedunculi terminales, quilibet flos insidet pedunculo crasso, ad basim squamulâ deciduâ munito. Corolla ampla, sex-fida. Lobis inaequalibus, albis, ad marginem incarnatis. Fructus; capsula magna, ovata, lignosa, durissima. Semina angulata, oblonga, crassa, nucleo dulci & eduli.
Florebat Martio, fructum ferebat Julio.
Habitat in sylvis desertis versus amnem Galibiensem.
Nomen Caribaeum Quatelé & Zabucaio; Gallicum Marmite de Singe.
Description originale : Le Quatelé Zabucaïe. (Planche 288.) Pour le détail de la fleur, (Pl. 284.) & pour le fruit, (285.)
Le Quatelé est un arbre très grand. Son tronc a soixante pieds & plus de hauteur, sur deux pieds & plus de diametre. Son écorce est gersée & raboteuse. Son bois est blanc, rougeâtre dans le centre; il pousse, à son sommet, des branches qui se répandent en tous sens, & qui portent des rameaux chargés de feuilles alternes, entieres, ovales, longues de dix pouces, larges de deux & demi, terminées par une pointe; elles sont lisses, fermes & d'un vert pâle; leur pédicule est court, convexe en dessous, & creusé en gouttiere en dessus.
Les fleurs naissent à l'extrémité des rameaux sur des grappes pendantes. Chaque fleur à son pédoncule garni à son origine d'une petite écaille qui tombe. Ce pédoncule est charnu, & grossit à mesure qu'il approche des divisions du calice, qui est découpé en six parties inégales, aiguës, étroites, charnues et rougeâtres.
La corolle est à six pétales inégaux, blancs, de couleur rose à leurs bords, larges, fort épais, & charnus à leur onglets. Quatre sont plus petits, & deux plus grands; ils sont attachés autour du sommet de l'ovaire, au dessous d'un disque avec lequel ils paroissent se réunir. Ce disque est un feuillet épais qui couvre l'ovaire, & est percé dans son milieu; il est chargé d'étamines dans presque toute sa circonférence; mais la partie du côté des petits pétales en est dépourvue; là il se prolonge d'environ deux lignes en une membrane nue, épaisse, surmontée d'un gros corps charnu, ovale, incliné, & couché sur le fond de la fleur dont il cache les étamines & le style. Ce corps est de couleur de rose, lisse à sa face extérieure, chargé au dessous d'un nombre infini de petites lames charnues, longues, étroites, pointues, appliquées les unes sur les autres. Le filet des étamines est blanc, court; & les antheres sont jaunes.
Le pistil est un ovaire uni avec le fond du calice; il porte à son sommet un corps arrondi, qui remplit l'ouverture du disque. Ce corps est surmonté d'un style court, terminé par un stigmate aigu.
L'ovaire, conjointement avec le fond du calice, devient une capsule en forme de pot fermé par un couvercle. Elle est épaisse, dure, ligneuse, de forme ovale, arrondie à la partie inférieure, & convexe à sa partie supérieure, dans le centre de laquelle s'éleve une pointe qui étoit le style; elle a quatre pouces, plus ou moins, de diametre, sur cinq, six & plus de hauteur. Cette capsule s'ouvre à son sommet par un couvercle qui se détache dans la maturité du fruit; ce couvercle étoit emboëté dans le trou du disque qui porte les étamines; il s'enfonce intérieurement de quelques lignes, & se prolonge en un poinçon ligneux, conique & anguleux, jusqu'au fond de la capsule qui contient plus ou moins d'amandes oblongues, de forme irrégulière, & attachées aux différentes faces de ce poinçon. Cette capsule, précisément au dessous de son couvercle, vers sa partie supérieure, a un rebord saillant, marqué par les six pieces du calice: & au dessus est un collet qui dans la fleur étoit couvert par l'onglet des pétales, lequel forme le pourtour de l'ouverture de cette capsule, lorsque le couvercle est tombé.
Description originale : Les Portugais, qui travaillent au tour, font, avec ces capsules, des boëtes & autres petits ouvrages.
L'on mange les amandes de ce fruit; elles sont douces, délicates & préférables aux amandes d'Europe.
Les oiseaux & les singes s'en nourissent; c'est vraisemblablement par cette raison que les Créoles de Caïenne nomment les fruits des différentes especes de ce genre Canari makaque ou Marmite de singe.
Au Brésil l'on tire de ces amandes une huile qui y est estimée.
L'écorce de cet arbre est employée par les Indiens à faire des brételles, & à lier des fardeaux.
J'ai trouvé cet arbre dans les bois déserts de l'intérieur de la Guiane, après avoir passé les habitations des Garipons, qui sont au dessus de l'abattis du Roi.
Il étoit en fleur dans le mois de Mars, & en fruit dans le mois de Juillet.
M. le Comte d'Estaing, à sa relâche au Brésil, trouva ces amandes si excellentes qu'il en fit provision pour qu'on cultivât cet arbre à l'Isle de France, & parmi la quantité qu'il m'en remit il en leva une douzaine au jardin du Réduit. En 1761 ces jeunes arbres avoient six pieds de hauteur, ils étoient de la plus belle venue; maix comme après mon départ ce jardin a été négligé & dévasté de tout ce qu'il y avoit de rare, je crains avec raison que ces arbres dans leur transport, & arrachés sans avoir égard à la saison, n'aient péri. On peut voir le lieu où ces arbres étoient plantés, sur un plan de ce jardin que je remis à Messieurs de la Compagnie des Indes, en 1762.
Distribution : Largement répandu en Amazonie, mais semble essentiellement absent du quart sud-est (Mori & Prance 1990; Mori et al. 2016; GBIF). Les limites de sa distribution naturelle hors du plateau des Guyanes sont néanmoins floues, car (1) les analyses moléculaires indiquent une diversité compatible avec l'existence d'au moins une espèce cryptique (voir Mori et al. 2015); et (2) l'importance alimentaire et culturelle des espèces de ce groupe a entraîné leur culture bien au-delà de leur aire d'origine (Mori et al. 2016).
Orthographe : Décrit comme "Lecythis Zabucajo" (texte et planche), et parfois orthographié à tort "zabucaja" orth. var.
Type : Guyane française, s. loc., 07/1762-07/1764, fruits, J.B.C. Fusée Aublet s.n. (LT: illustration du fruit pl. 285, fig. 14-20 in Aubl., Hist. Pl. Guiane, 2: 718-721. 1775 [désigné par S.A. Mori & G.T. Prance in Fl. Neotrop. Monogr., 21(2): 289. 10/04/1990]).
Guyane française, s. loc., 07/1762-07/1764, rameau feuillé avec les restes d'une vieille inflorescence, J.B.C. Fusée Aublet s.n. (LT: BM000953832 [sur Global plants; photo: NY neg N.S. 414; désigné par R. Knuth in Pflanzenr., IV.219a(Heft 105): xx. 22/08/1939, fide TL-2, 1713, p. 793; Eschweilera pedicellata (Rich.) S.A.Mori 1987, det. in Mori & Prance 1990; E. longipes (Poit.) Miers 1874, det. S.A. Mori, 1984]).
Note: la lectotypification de Mori & Prance (1990) ne peut être légitime dans la mesure où le seul spécimen connu d'Aublet indubitablement rattaché au protologue de Lecythis zabucajo Aubl. 1775 (en particulier car très similaire à l'illustration originale), avait été antérieurement désigné comme type par Knuth en 1939. D'après Mori, ce spécimen (BM000953832) est un Eschweilera pedicellata (Rich.) Miers 1874. En l'absence de procédure de conservation [conservation de L. zabucajo Aubl. 1775 avec l'illustration du fruit d'Aublet comme type conservé!], L. zabucajo et E. pedicellata devront être nommés respectivement Lecythis tumefacta Miers 1874 et E. zabucajo (Aubl.) comb. ined. Une telle procédure est tout à fait souhaitable afin de préserver l'usage aujourd'hui univoque et bien établi de ces deux noms importants.

DIFFUSION

Première diffusion v3.0