Identification
Tison, J.-M. & de Foucault, B. [coord.] 2014. Flora Gallica. Flore de France. Biotope Éditions, Mèze. xx + 1196 pp. : 425

 

Statut pour la France métropolitaine
Tison, J.-M. & de Foucault, B. [coord.] 2014. Flora Gallica. Flore de France. Biotope Éditions, Mèze. xx + 1196 pp. : 425 [FR = N]

 

Taxonomie
Tison, J.-M. & de Foucault, B. [coord.] 2014. Flora Gallica. Flore de France. Biotope Éditions, Mèze. xx + 1196 pp. : 425

 

Identification (de Saussurea alpina subsp. depressa (Gren.) Gremli, 1878)
Tison, J.-M. & de Foucault, B. [coord.] 2014. Flora Gallica. Flore de France. Biotope Éditions, Mèze. xx + 1196 pp. : 425

 

Taxonomie : Les 2 taxons alpina et depressa ont des ports très différents, pas d'intermédiaires, et pas de structuration géographique pouvant suggérer une endémovicariance ; S. alpina va jusqu'en Asie centrale sans varier beaucoup, et, en particulier, sans jamais donner d'autres "dérivés" pouvant ressembler à S. depressa (endémique SW-alpine).
2 arguments ont poussé les anciens auteurs à les réunir, mais semble-t-il selon un raisonnement très "régional" et aujourd'hui périmé :
     1) leurs feuilles et leurs capitules se ressemblent beaucoup ; mais si on cherche un peu plus loin, c'est vrai pour beaucoup de Saussurea dans le monde
     2) s'il n'y a pas de vicariance géographique significative, il y a en revanche une vicariance écologique très forte (l'un est en prairies mésohygrophiles, l'autre en éboulis schisteux) ; mais en réalité, tous les Saussurea ont des exigences écologiques extrêmement précises ; il serait donc étonnant d'en trouver 2 dans le même biotope ; en soi, cela n'informe pas sur une possible monophylie.

Un auteur nommé Lipsic a établi une classification mondiale du genre Saussurea (1979) où il plaçait S. alpina et S. depressa dans 2 sous-sections différentes (resp. Saussurea [149 espèces] et Depressae [10 espèces]) ; certes c'est une classification morphologique, mais elle prouve que si on prend du recul, les arguments traditionnels tendant à réunir alpina et depressa n'ont aucune valeur.

Les éléments phylogéniques disponibles (Raab-Straube 2003, Kita et al. 2004) montrent que non seulement la sous-section Depressae n'est pas incluse dans la sous-section Saussurea, mais que même cette dernière est polyphylétique ; malheureusement ces analyses incluent S. alpina mais pas S. depressa (d'où, probablement, la position d'attente de Raab-Straube dans Euro+Med dont il est l'auteur principal) ; en tout cas, on se dirige a priori plus vers un éclatement que vers une réunion. [comm. pers. J.-M. Tison, 28/05/18]